Les Vercken de Vreuschmen sont originaires de Belgique, du duché de Limbourg (Est de la Belgique, frontière allemande, région germanophone actuelle de Belgique).
On les trouve notables dès le XVème siècle à EUPEN. Jean Vercken (mort en 1603) devient seigneur de VREUSCHMEN en 1583 de par son alliance avec Anne Schuyl (dame de Vreuschmen) dont la famille (ancienne famille chevalière du Limbourg), possédait ce fief depuis au moins la fin du XIVème début XVème siècle
Depuis ledit Jean Vercken, les Vercken demeureront seigneurs fonciers puis châtelains de Vreuschmen jusqu’en 1980, (sauf une interruption de quatre années de 1759 à 1763)soit quatre siècles en ligne mâle ce qui constitue un cas unique dans les annales du Duché de Limbourg. Parallèlement à leur statut de seigneurs de Vreuschmen, de nombreux membres de la famille Vercken occuperont des postes de mandataires publiques tels que échevin,Bourgmestre d’Eupen,Baelen et Membach et député aux États du Limbourg. En outre ils se trouveront à la tête de l’une des principales activités drapières du Limbourg, ce qui leur devra, une grande prospérité économique à la fin du XVIIIème siècle.
Courant XVIIIème siècle, une branche de la famille Vercken sera également détentrice des seigneuries de Stockem (aux portes d’Eupen), et de Nuwerot (Ban de Baelen), elle s’éteindra au début du XIXème siècle en la personne de Nicolas Vercken, seigneur de Stockem (1er bourgmestre de la ville d’Eupen sous occupation prussienne).
Parmi les faits marquants de l ‘histoire de cette famille, il est à retenir les évènements suivants :
1° les voyages de Jean-Simon Vercken (1734-1785), seigneur de Vreuschmen, en Russie et en Autriche au cours desquels il eut un entretien d’une heure avec la tsarine Catherine II d’une part et d’autre part il assista à Vienne au déjeuner de la famille impériale le jour de l’An 1767 et fut présenté à l’impératrice Marie-Thérèse,mère de la reine Marie-Antoinette .
2° L’assistance, en tant que députés extraordinaires du Tiers-Etat du Limbourg ,à l’inauguration de l’empereur d’Autriche François-Joseph (frère de la reine Marie-Antoinette) comme duc de Brabant et de Limbourg à Bruxelles, le 23 avril 1794 ,de Pierre Vercken (1729-1799) seigneur de Stockem et de Nuwerot .(frère aînė de Jean-Simon) et de Jean-Simon Vercken (1734-1785),seigneur de Vreuschmen,bourgmestre d’Eupen .
3° la participation de Simon Vercken (1778-1855) seigneur de Vreuschmen et fils de Jean-Simon à la Joyeuse Entrée de l’empereur Napoléon 1er dans la ville de Liège(1812) au cours de laquelle ce dernier remît à Simon,en tant que membre du conseil général du département de l’Ourthe, une tabatière de Sèvres en marque de remerciement .
4° l’illustration d’Édouard Vercken (1802-1866)fils aîné de Simon, dans les évènements d’indépendance de la Belgique de 1830 puisque c’est lui qui à la tête de la Garde Civique de Liège dont il était Colonel en Chef bouta les Hollandais hors de la Citadelle de Liège. (Ste Walburge)
Au début du XIXème siècle les Vercken se sont divisés en 2 branches :
La branche aînée issue de Simon, Joseph Vercken (1778 – 1855), dernier seigneur de Vreuschmen époux d’Amélie de la Saulx de Gulchen dont la descendance conservera le château de Vreuschmen dans les mâles jusqu’en 1960 en la personne de Jules Vercken (1886 – 1960). Cette branche a gardé les armes au sanglier portées par les Vercken depuis au moins le XVIème siècle (Vercken en bas allemand signifie cochon sauvage), écartelées avec les armes de la seigneurie de Vreuschmen qui sont : deux grenouilles en chef, une grenouille en pointe. (le mot Vreuschmen vient de Froeschmen, Froesch signifiant en allemand grenouille, le château de Vreuschmen se trouvant bordé d’étangs)
La branche cadette (seule subsistante aujourd’hui) est issue de Pierre Nicolas Vercken (1779 – 1816) frère cadet de Simon Joseph Vercken, époux d’Adélaïde de la Saulx de Gulchen (sœur d’Amélie). Le petit fils de ces derniers Léon Vercken (1828 – 1892),Consul de Perse,Secrétaire de la Chambre de Commerce d’Anvers,compositeur distingué, obtint par arrêté royal du 7 novembre 1857 son admission dans la noblesse du nouveau royaume de Belgique du roi Léopold 1er, avec la qualification nobiliaire d’ Écuyer (ce qui veut dire simple gentilhomme). Ce dernier obtint cette concession de noblesse uniquement grâce à l’ancienneté de la famille et non grâce à un quelconque service rendu au Roi. Toutefois il ne put obtenir reconnaissance de noblesse compte tenu du fait qu’il ne put produire de lettre de noblesse antérieure. Il entra, ainsi que sa descendance dans la noblesse du nouveau Royaume au port des armes aux lions (deux en chef,un en pointe) dont l’usage antérieur dans la famille Vercken de Vreuschmen est mentionné par les historiens depuis le trisaïeul de Léon Vercken, Léonard Vercken (1705 -1767) seigneur de Vreuschmen, en rappel d’un lien supposé par tradition avec les Vercken, barons de Vercken ( duché allemand de Juliers, frontalier de celui de Limbourg ,Belgique). Ces derniers remontaient au XIIème siècle et leur lignée était considérée comme l’une des quatre-vingt-quinze plus anciennes du duché de Juliers (éteints début XIXème siècle).
Cette filiation n’a jamais pu être officiellement prouvée.
Toute la famille Vercken de Vreuschmen subsistante, est française à ce jour (bien que toujours officiellement rattachée à la noblesse belge)et est issue des enfants de Léon Vercken et d’Adèle Pastor ( respectivement arrière-petite-fille et petite-nièce des industriels William et John Cockerill) notamment de Fernand Vercken (1856-1924) époux d’Alice de Heredia ( nièce du poète parnassien Jose Maria de Heredia) et de René Vercken (1860-1932) époux d’Isabelle Despaigne cousine germaine d’Alice (et nièce également du même poète).Elle trouve aujourd’hui par le jeu des alliances son ascendance en Belgique,aux Pays-Bas, en Grande Bretagne, en Allemagne, en Espagne et en France.